Editorial 233 Au début du siècle dernier, les rapides progrès en matière de locomotion aérienne ont provoqué un formidable engouement de lopinion publique, avide à la fois de performances et de sensationnel. Cest dans ce contexte que Port-Aviation, premier aérodrome organisé du monde, souvre en 1909 à Viry-Châtillon, le long de la Seine. Sy trouvent réunis en un seul lieu les fabricants et les « fous volants sur leurs drôles de machines ». Dès lannée suivante, à la suite des inondations qui submergent le site, des pilotes sintéressent aux terres du plateau dOrly situé à quelques kilomètres de là, plus précisément au site de Longboyau, qui sétend sur une vaste étendue entre Savigny-sur-Orge et Villejuif. Durant le premier conflit mondial, Orly va être un site dentraînement intensif pour de nombreuses formations militaires, à la fois françaises, belges, britanniques puis américaines. La paix enfin revenue, concurrençant celui du Bourget au nord de Paris tourné uniquement vers le transport aérien, le terrain va se transformer en aérodrome, abritant de nombreuses structures civiles et militaires, incluant également des hangars géants pour les dirigeables, hangars ayant servi de repères caractéristiques pour la navigation locale. Pendant une quinzaine dannées, de très nombreuses compétitions aériennes vont sy disputer, attirant un public toujours plus nombreux. Le deuxième conflit mondial verra les troupes allemandes baser à Orly des unités davions de bombardement. Puis à la Libération, ce sera au tour des autorités américaines dy installer une structure militaire importante jusquen 1946. Désormais, cette plate-forme se tournera définitivement vers le transport international de passagers et de fret, et connaîtra durant les trente glorieuses un essor important et continu. Nous tenons ici à remercier vivement M. Vital Ferry pour avoir su rassembler faits et documents iconographiques de grande qualité sur lhistorique, par définition jamais complet, de cette plate-forme emblématique de lhistoire aéronautique française. Nous tenions aussi à souligner, entre autres contributions, laide précieuse apportée par lassociation « Anciens Aérodromes » en la personne de son président M. Laurent Bailleul qui nous a donné accès à une riche iconographie. Jean-Pierre Dussurget